Atelier proposé par le CERES
Myriam Amari (ENS), Marc Fleurbaey (PSE, ENS), Audrey Maille (MNHN)
S2, tous niveaux jusqu’à doctorat inclus, 6 ECTS, en français.
Les idées sur la question du bien-être animal évoluent rapidement dans notre société. Le grand public, les consommateurs, les éleveurs, les zoos, les aquariums et le milieu de la recherche y portent un intérêt croissant. Cela est en partie porté par des ONG et des mouvements inspirés par divers courants, dont le livre pionnier Animal Liberation de Peter Singer. Du côté de la recherche, les choses bougent également. Les avancées en zoologie, physiologie, éthologie et sciences cognitives révèlent que de nombreuses espèces sont sensibles à la douleur et démontrent des niveaux de conscience avancés. Il est donc crucial de garantir de bonnes conditions de vie à ces êtres sentients, et de nombreux outils comportementaux et cognitifs sont maintenant disponibles pour identifier leurs besoins. Des initiatives interdisciplinaires cherchent à chiffrer les bénéfices sociétaux de progrès dans la protection du bien-être animal, aussi bien dans l’élevage que dans les milieux naturels. Ces travaux ont une importance cruciale pour mieux évaluer notre impact sur la biodiversité, mais aussi pour la conservation des espèces protégées.
Cet atelier combine des éléments relevant de l’éthologie, des neurosciences, de la philosophie et de l’économie pour explorer les méthodes d’analyse de données comportementales ou physiologiques dans le but de mesurer le bien-être d’espèces variées dans différents milieux de vie, et d’arbitrer entre les intérêts plus ou moins opposés de diverses espèces. Des méthodes qualitatives (entretiens) ou quantitatives (analyse de données audiovisuelles, machine learning, observations de terrain) peuvent être envisagées selon les souhaits et capacités des étudiants.