Diane Chevalier
Pourquoi écrire l’économie ? À la fin de la première partie de César Birotteau, Balzac décrit comment, lorsque la musique s’interrompt, l’extase est finie et l’auditeur.ice est replongé.e dans “le marais des réalités froides”. Pourtant, nombreux.ses sont les écrivain.es à s’étendre longuement sur ces “réalités froides”, que ce soit Balzac avec les montages financiers comme le “pump and dump” (La Maison Nucingen) ou encore Zola avec le comportement des petits épargnants typiques de la Belle Époque (L’Argent). Ces préoccupations traversent également le XXe siècle, dans les œuvres de Gide ou Proust dont nous proposerons une lecture.
À l’inverse, pourquoi lire l’économie ? Dans la mesure où l’économie cherche à respecter une certaine rigueur scientifique, il paraît étonnant de s’inspirer d’œuvres fictives.
Le séminaire explorera ainsi ce double questionnement : comment l’économie constitue-t-elle un véritable objet littéraire ? Comment la littérature éclaire-t-elle les phénomènes et les agents économiques, entre critique de l’économie politique de son temps et mise en scène d’une société où l’individu est aussi, et même parfois semble être avant tout, un animal économique ?